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Happn

Interview de Didier Rappaport

Nom  Happn

Fondateurs  Didier Rappaport, Antony Cohen et Fabien Cohen

Année de création  2014

Secteur d’activité  Internet immobilier

Effectifs  80 personnes

Comment décririez-vous votre entreprise ? Quelle est la spécificité de votre business model ?

Happn est la seule application de rencontre 100% mobile et qui permet une hyper géolocalisation en temps réel. Elle permet à ses utilisateurs de retrouver les gens qu’ils ont croisés et qui utilisent également l’application. Avec Happn, tout commence dans la vraie vie.

Pourquoi perdre son temps à renseigner son profil détaillé sur des sites de rencontres, alors que nous croisons chaque jour des dizaines de personnes sans pour autant les rencontrer, plus particulièrement dans les zones urbaines à forte densité de population ?
Happn agit comme un trait d’union, c’est un outil mobile de mise en relation entre célibataires.

L’application repose sur un modèle freemium : le téléchargement et l’utilisation des principales fonctionnalités de l’application sont gratuites. Les principales sources de revenus proviennent d’une option premium permettant d’accéder à certaines options supplémentaires mais aussi de la commercialisation d’espaces publicitaires.

Comment est né votre projet ?

Happn est né de la volonté de réconcilier la vie réelle d’une approche trop virtuelle du dating en ligne et mobile.

Le marché de la rencontre est très concurrentiel avec plusieurs centaines d’acteurs – locaux, régionaux ou internationaux – qui y opèrent avec succès. La force de notre application réside dans son produit innovant et son positionnement unique.


Quels ont été les principaux facteurs clés de succès de votre entreprise ?

Happn répond à un désir universel, celui de faire de belles rencontres et peut-être LA rencontre. A ce titre nous avons développé un outil dont la finalité, l’objet et la technologie sont transposables dans tous les pays. A ce titre, le modèle de Happn s’est avéré ‘scalable’.

C’est, entre autres, ce qui nous a permis de faire rapidement la preuve de la viabilité de Happn, notamment auprès des investisseurs qui ont soutenu avec enthousiasme notre projet dès la première année.


Quelles seraient vos principales recommandations, en tant qu’entrepreneur, lors des levées de fonds ?

Le modèle économique est d’une importance capitale dans un contexte où les investisseurs sont frileux devant des startups qui, malgré leur notoriété et le nombre impressionnant d’utilisateurs qu’elles rassemblent, n’ont pas trouvé comment monétiser leur audience et cherchent encore leur business model.

Pour convaincre des investisseurs et développer un projet, il est donc primordial de s’appuyer sur un business model pensé dès l’origine et rentable à moyen terme.


Quel a été votre parcours avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je suis un pionnier de l’Internet ! J’ai commencé en développant des plateformes de services B2B dès la fin des années 90 puis j’ai ensuite cofondé et dirigé les opérations du deuxième plus grand site d’hébergement vidéo : Dailymotion.


Diriez-vous que vous êtes un entrepreneur dans l’âme ou est-ce venu avec le temps ?

Je suis ce qu’on peut appeler un serial entrepreneur et l’entrepreneuriat fait partie de mon ADN. J’aime être le capitaine de mon propre navire et je déborde d’énergie.

Autre facteur, j’aime m’entourer d’une équipe efficace, enthousiaste et audacieuse. Les talents sont, au-delà de la qualité du projet, une constituante indispensable du succès d’une entreprise. La qualité du produit ou du service ne suffit pas, l’exécution est un facteur clé de la réussite.

Je pense aussi avoir une bonne capacité à dénicher les nouvelles tendances et à prendre des risques. Si l’intuition ne suffit pas, elle reste le moteur de la création. Vouloir et savoir l’écouter, c’est avant tout un état d’esprit !


Quels sont, selon vous, les facteurs clés du succès d’une startup ?

Il n’existe pas de recette magique, mais les fondamentaux sont indiscutablement la dimension innovante, le niveau et la pertinence de la solution que l’on apporte à un besoin ou un problème identifié sur le marché et la qualité de la mise en œuvre (à laquelle participent – entre autres – les talents mobilisés et le modèle économique).


Quelles sont les startups qui vous inspirent ?

Je suis passionné de nouvelles technologies et à cet égard l’univers de l’intelligence artificielle m’inspire tout particulièrement, quel que soit le domaine d’application.

L’économie collaborative a également permis de challenger les modèles plus traditionnels B2B ou B2C. Tout ce qui contribue à bouleverser le paysage entrepreneurial m’intéresse car c’est très souvent synonyme de progrès et d’innovation.


Quels conseils donneriez-vous à de jeunes entrepreneurs ?

Je recommanderai indiscutablement la persévérance, la recherche permanente du juste équilibre entre créativité et pragmatisme. Et surtout de ne jamais oublier que si le choix de l’entrepreneuriat relève d’un choix personnel, il ne peut aboutir qu’en équipe.